Quand on laisse vivre ses émotions, elle se réfèrent à ce qui semble être une émotion primordiale, que nous avons appelé "tranquillité". Nous aurions pu l'appeler autrement, utiliser d'autres mots qui évoquent une sorte de satisfaction, d'intégration. La tranquillité n'est pas un objet de recherche. On ne cherche rien. La vie se présente instant par instant, et on écoute, on sent. La vie est une sensation, non une pensée. Alors on vit de plus en plus sensoriellement, on pense très peu. Quand une pensée se présente, on pense, mais la vie est sentie. La réflexion nous quitte ; l'érudition, le besoin de savoir, tous ces fantasmes nous quittent. Il n'y a rien à savoir.
Quand on vit dans un non-savoir, clairement, il y a disponibilité. Si le monde est en paix, on vit en paix. Si la guerre vient, on fait face à ce qui est là. On ne sent plus de problème psychologique. Il y a cette disponibilité...Peut être que le mot "disponibilité" est plus stimulant que le mot "tranquillité".