Je voudrais partager cette fois ma nouvelle lecture, un écrivain que je découvre et bien sûr toujours sur cette magnifique vision de vie du Tantra ! Namaste. JP.
Quand on devient conscient du corps, on devient conscient de ce que l'on est pas...
Sur un certain plan, la sensation grossière du corps - lourdeur, densité, localisation - se réfère à l'identification. Pour la plupart des gens, quand il y a maladie, tension, il y a malaise psychologique. Quand l'expérience du corps devient une expérience de lumière, d'espace, d'ouverture, il devient clair que la sensibilité du corps est en vous et non le contraire. Quand le corps s'ouvre dans une relaxation profonde, on se rend compte à quel point il est tissé de couches de peurs, de tensions, de préhensions qui bloquent toute diversité sensorielle.
Aussi longtemps qu'il y a recherche de compréhension, la compréhension ne peut venir. Vous devez abdiquer toute compréhension. Aussi longtemps que l'ego prétend comprendre, il y a blocage, projection. Tôt ou tard, le mental voit ses limites. Quelque chose arrive. Mais la prétention de devenir quelque chose, de devenir libre ou réalisé, de connaître la vérité, tous ces concepts enfantins rendent impossible le pressentiment. D'abord , nous nous rendons compte que le limité ne peut atteindre l'illimité. Le comprendre. Mais ce n'est pas assez. On doit vivre cette compréhension, amener sa vie dans l'ouverture. Quand vous êtes libre de l'idée d'aller quelque part, la disponibilité arrive et, dans cette ouverture, la rose peut s'ouvrir. L'ouverture explose sans attente, sans demande ; jamais en demandant, en essayant, en agissant ou en pensant.
Vivre dans le devenir, c'est l'enfer. Devenir libre ou vouloir une Mercedes, c'est la même chose : toujours demain. La vie est maintenant. Tout le reste n'est que fantasme. On ne peut être heureux demain. La tranquillité est maintenant. Elle est constamment disponible, sauf quand on prétend qu'elle dépend de quoi que ce soit. Vivre avec cela. Cette résonance, c'est le maître intérieur.
Le besoin de sécurité relève de la personne. Tant que j'ai la prétention d'être quelque chose ou quelqu'un, je me sens en insécurité car je pressens toujours que ce qui semble me procurer la sécurité n'est que temporaire. Essayer de devenir quelqu'un m'est nécessaire pour me rendre compte que c'est cela même qui m'entrave. J'ai besoin de posséder une femme, deux femmes, trois femmes, d'avoir cinq enfants, de devenir riche et pauvre, fort et faible, d'être maltraité et de maltraiter...jusqu'à ce que je réalise qu'il n'y a rien à faire, rien à devenir ni à posséder. Le besoin de devenir est ce qui m'empêche de respirer. Ce désir congestionne toute ma structure. Jusqu'à ce que je réalise qu'il n'y a pas de futur, que rien n'est important. Le besoin d'un futur s'élimine comme le besoin de sécurité. Quand je dis "oui" profondément à l'insécurité absolue, à la vie, à la mort, je suis saisi d'un sentiment, de total sécurité. Il n'y a pas d'autre possibilité.